
Vous possédez (ou vous envisagez d’ouvrir) une assurance vie et vous cherchez à en tirer le maximum, tout en réduisant le poids de l’impôt ? Bonne nouvelle : il existe une stratégie souvent méconnue, mais redoutablement efficace — investir à l’international via votre contrat d’assurance vie. Cela permet non seulement de diversifier votre patrimoine, mais aussi de profiter de leviers fiscaux parfois bien plus avantageux que ce que propose l’Hexagone. Prêt à faire voyager votre capital ? Passeport fiscal en main, c’est parti.
Pourquoi penser “international” quand on parle d’assurance vie ?
En France, l’assurance vie est déjà un outil fiscalement attractif. Les avantages sont nombreux :
- Fiscalité avantageuse après 8 ans de détention (abattement de 4 600 € pour un célibataire, 9 200 € pour un couple sur les gains — article 125-0 A du CGI).
- Transmission facilitée (hors succession dans la limite de 152 500 € par bénéficiaire — article 990 I du CGI).
- Souplesse d’utilisation (versements libres, retraits partiels, liberté dans la gestion des supports).
Mais voici l’astuce : en intégrant des supports financiers internationaux dans votre assurance vie (notamment via des contrats luxembourgeois, mais pas seulement), vous pouvez aller encore plus loin : diversifier vos risques, accéder à des fonds internationaux et optimiser la fiscalité, notamment en cas de mobilité internationale ou d’expatriation.
Investir à l’étranger via une assurance vie, comment ça marche ?
Il existe deux grandes approches pour inclure des placements internationaux dans votre assurance vie :
- Choisir une enveloppe d’assurance vie luxembourgeoise ou monégasque, qui offrent une architecture plus ouverte aux fonds étrangers (fonds en devises, fonds institutionnels internationaux, ou fonds externalisés via gestion sous mandat personnalisé).
- Rester sur une assurance vie française, mais sélectionner des unités de compte (UC) investies à l’international : actions, obligations ou fonds immobiliers non français.
Le contrat luxembourgeois a une carte très séduisante à jouer : la neutralité fiscale du Luxembourg. En clair, l’État luxembourgeois ne prélève pas d’impôts sur les revenus ou plus-values générés par le contrat. Vous ne serez donc imposé qu’en fonction de votre résidence fiscale. Pour un résident français, c’est donc le régime français qui s’applique — mais cela change si vous devenez non-résident (on en parle plus bas).
Assurance vie et expatriation : le combo gagnant ?
Si vous envisagez de vivre à l’étranger, il est capital de savoir comment votre assurance vie va être traitée d’un point de vue fiscal. Investir dans des UC internationales dès le départ vous évite une redéfinition complexe de votre portefeuille.
Mais surtout, dans certains cas, la fiscalité peut tout simplement disparaître temporairement. Voici ce qui se passe si vous devenez non-résident fiscal :
- Vous ne serez plus soumis aux prélèvements sociaux (17,2 %) sur les gains si vous êtes rattaché à un régime de sécurité sociale hors de l’UE/EEE (exception faite de quelques conventions).
- Selon votre pays d’accueil et les conventions fiscales bilatérales signées avec la France, l’imposition des rachats peut être exonérée ou fortement réduite.
Attention : chaque cas est spécifique. Par exemple, un retrait depuis le Royaume-Uni sera considéré différemment d’un retrait depuis le Portugal ou Dubaï. Il est donc fortement recommandé de vous faire accompagner par un conseiller patrimonial ou fiscaliste au moment de l’expatriation.
Les contrats en unités de compte étrangères : diversification et potentiel
Dans un contexte macroéconomique incertain, avec une dette publique massive en Europe, la diversification globale n’est pas un luxe… c’est une nécessité. Miser uniquement sur des fonds euros ou des UC tricolores, c’est comme mettre tous ses œufs dans un même panier avec le couvercle fermé.
Voici quelques types de supports internationaux fréquemment intégrés dans une assurance vie bien structurée :
- Fonds actions américains ou asiatiques : bénéficient de la dynamique des GAFA, ou des champions chinois ou indiens.
- Fonds immobiliers allemands, suisses ou britanniques : accès à des marchés matures, souvent plus stables sur le plan règlementaire.
- Obligations d’État ou d’entreprises internationales : protection contre un risque souverain localisé.
- Fonds thématiques (environnement, tech, biotech…) non domiciliés en France.
La cerise sur le gâteau ? Via les contrats haut de gamme, vous pouvez paramétrer une “clause de portabilité” qui vous permettra de transférer le contrat au moment d’un changement de pays — sans devoir liquider l’épargne.
Quelle fiscalité en cas de rachat ? Focus sur les textes officiels
Que vous investissiez à l’international ou non, la fiscalité dépend de vos retraits (ce qu’on appelle des « rachats » partiels ou totaux). En France, l’article 125-0 A du Code général des impôts précise :
- Avant 8 ans : prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % (12,8 % d’impôt + 17,2 % de prélèvements sociaux).
- Après 8 ans : abattement annuel sur les gains, puis fiscalité réduite à 24,7 % (7,5 % + 17,2 %) jusqu’à 150 000 € de versements.
En revanche, si vous êtes non-résident, vous n’êtes pas soumis à ces prélèvements sociaux (notamment en vertu de l’article L136-6 du Code de la sécurité sociale), sauf en cas de rachat depuis un pays de l’UE/EEE avec des exceptions.
Et si vous visez une transmission ? Encore une fois, l’assurance vie internationale garde son efficacité : les bénéficiaires, même s’ils sont à l’étranger, profiteront des exonérations selon l’article 990 I (voir les plafonds).
Optimiser votre stratégie : quelques conseils en or
- Optez pour des contrats offrant une large architecture financière : plus vous avez le choix dans les supports UC, plus la personnalisation est possible.
- Répartissez vos investissements géographiquement : actions américaines, obligations chinoises, immobilier allemand — mixer, c’est régner.
- Anticipez les changements de résidence fiscale : choisissez un contrat que votre conseiller pourra adapter si vous partez vivre à l’île Maurice ou au Canada.
- Travaillez avec un conseiller patrimonial indépendant : les courtiers bancaires limitent souvent l’accès à certains contrats (luxembourgeois notamment).
L’assurance vie est bien plus qu’une simple tirelire : c’est un puissant véhicule patrimonial et fiscal, surtout quand elle traverse les frontières. En combinant ses avantages français avec les opportunités internationales, vous jouez sur les deux tableaux : la performance et l’optimisation fiscale. Un jeu d’arbitrage à la fois légal, efficace, et surtout intelligent.
À très vite pour d’autres stratégies futées pour bâtir son patrimoine,
Nills Karum
www.patrimoine-zero.info